Comme tous les ans, en 2015, je n’ai pas pu voir tout ce que je voulais. Ainsi, je n’ai pas vu (pas encore) Aferim de Radu Jude, Les Mille et une nuits de Miguel Gomes et Le Caravage d’Alain Cavalier. Voici tout de même un petit top ten !
Il est difficile d’être un dieu de Alexeï Guerman
Dernier film du réalisateur russe, décédé en 2013, Il est difficile d’être un dieu est, de loin, le film de l’année 2015… un des films de la décennie… une oeuvre qui s’inscrit dans l’Histoire du cinéma. La planète Arkanar, coincée au moyen-âge, est le lieu choisi pour montrer une humanité basique, primaire, mais en même temps, peut-être, profondément contemporaine. Difficile de ne pas penser au Septième sceau d’Ingmar Bergman, ou à Andreï Roublev d’Andreï Tarkovksi. Ce film est pour Guerman ce qu’est Le cheval de Turin pour Béla Tarr.
La loi du marché de Stéphane Brizé
Proche des frères Dardenne, ce film au montage exceptionnel nous rappelle l’impossibilité morale de ne pas faire de la politique.
Le fils de Saul de László Nemes
Premier long-métrage de ce réalisateur hongrois. Un regard différent sur un sujet déjà très exploité mais aussi très difficile à aborder, mais surtout une oeuvre cinématographique originale.
Cemetery of splendour de Apichatpong Weerasethakul
Après Oncle Boonmee, une autre oeuvre pleine de mystères où les frontières de la réalité s’effacent face à un univers peuplé par des rêves et des êtres d’autres mondes.
Spartacus & Cassandra de Ioanis Nuguet
Portrait sincère d’un frère et d’une soeur Rroms. D’un côté, leurs parents qui les tirent vers le bas, de l’autre la possibilité d’une famille d’accueil et donc la négation des traditions, des origines.
Heinrich Himmler – The decent one de Vanessa Lapa
Incroyable travail d’archives et de montage pour (re)construire le profil du chef de la SS. Ses échanges épistolaires, sa quotidienneté…
La isla mínima de Alberto Rodríguez
El thriller del año ! Intelligent, surprenant, magnifique jeu d’acteurs. Les sinueux plans aériens préfigurent des enchevêtrements du bien et du mal dans l’Espagne post-franquiste…
Relire l’article écrit par Marie.
Mustang de Deniz Gamze Ergüven
Le plus beau de la liste. La répression de tout ce qu’il y a de bien dans la jeunesse, mais il y a aussi l’espoir de l’émancipation.
Inherent Vice de Paul Thomas Anderson
Délirant film noir sous le soleil de Californie et sous les effets du LSD. Doc Sportello est peut-être un aïeul du Dude (Lebowski).
Bax vs. Schneider (La peau de Bax) de Alex van Warmerdam
Encore un film noir en plein soleil avec les marais oppressants et des clins d’oeil surréalistes qui font penser à son précédent film Borgman. Avec d’ailleurs presque la même bande d’acteurs… Des secrets qui se cachent dans un cadre social parfait (hollandais !).
En effet « Il est difficile d’être un dieu », du pur cinéma comme on en fait plus sauf peut être Guy Maddin, « La chambre interdite » manque à ce top ten, tout comme, dans un genre très différent, le magnifique « Ixcanul ».
J’enleverais absolument « Mustang », invraisemblable et ambigu, voyeur et démago…
Le cinéma sur desmotsdeminuit.fr : http://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/cine-cinoche/
Je n’ai pas encore vu le Guy Maddin… ni le film guatémaltèque. C’est peut-être vrai qu’il y a de la démagogie dans Mustang, mais j’ai beaucoup apprécié les images…
Cher Carlos,
Je suis doctorant en littérature à l’Université de Lausanne et cherche à entrer en contact avec vous, auriez-vous une adresse email?
Merci beaucoup d’avance.
Bien cordialement,
Samuel Estier
J’ai été, moi aussi, très impressionnée par « Ixcanul » ..:-)