La petite phrase figurant sous le mot DYNAMO, « Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art 1913-2013 », aurait dû, si ce n’est m’alerter, en tout cas éveiller ma curiosité sur l’expérience hors du commun qui m’attendait dans près de 4 000 mètres carrés d’installation. Il y a quelques jours, en effet, j’ai bravé les bourrasques parisiennes pour me rendre enfin à l’exposition que tout le monde semblait avoir déjà vue, DYNAMO.
A la découverte de 142 artistes et de leurs 200 œuvres, de Victor Vasarely et Marcel Duchamp, en passant par de jeunes artistes comme Saâdane Afif ou Philippe Decrauzat, ce que j’ai vu m’a semblé parfaitement inédit, une expérience totalement neuve et de ce fait riche en sensations inconnues, tout à la fois grisantes et perturbantes.
Car ce ne sont pas tellement des tableaux, photos, sculptures que mes yeux ont parcourus. A travers mes globes oculaires, plus ou moins performants dirais-je, j’ai vécu de vrais bouleversements physiques.
Par notre vision, c’est tout notre corps qui se trouve confronté aux effets de lumière, flashs aveuglants, illusions d’optique, intenses et parfois violentes projections de néons. On s’avance vers ce que l’on croit être un miroir et l’on se voit à l’envers. On se cherche dans le reflet. On se perd. Où suis-je ? Qui suis-je ? Ca bouge ou c’est moi ? On passe par l’étourdissement, les yeux qui piquent, parfois même une sorte de mal de mer, à se demander si notre oreille interne ne fait pas une mauvaise réaction au Grand Palais.
DYNAMO a le mérite de remettre en question tout ce que l’on croyait avoir de certitudes sur notre perception du corps dans l’espace, sur la fidélité à la réalité de ce que nos yeux nous renvoient. On s’égare pour mieux se recentrer. Heureusement toutefois, de larges canapés confortables ponctuent le parcours, afin que les organismes éprouvés s’offrent un peu de répit, avant de replonger de plus belle dans le flou.
Pour en savoir plus :
- Exposition DYNAMO, au Grand Palais, jusqu’au 22 juillet 2013