Avec 197 films au compteur (et pas encore assez), dont 46 « en compétition » pour l’année cinéma 2017, je partage avec vous mon top 10, évidemment subjectif. Petite précision avant de rentrer dans le détail de mes 10 pépites : je considère, contrairement à beaucoup de tops sortis ces derniers jour, que Twin Peaks : the return est une série, malgré tout le bien que j’en pense… À noter également, aucun film français. J’attends toujours Image et parole de Jean-Luc Godard…
Loving de Jeff Nichols
5ème long-métrage du réalisateur américain, Loving se distingue non pas seulement par le traitement qu’il fait de la lutte pour les droits civiques, mais plutôt et surtout par la construction d’un film féministe, sans ambages et avec une efficacité redoutable.
Faute d’amour de Andreï Zviaguintsev
5ème film également pour ce grand réalisateur russe. Encore un portrait de la société contemporaine russe. Le rôle des médias, des réseaux sociaux apparaissent au centre d’une profonde crise qui est autant économique et sociale qu’affective. Parfois, le message est très appuyé (le dernier plan du film), parfois il est beaucoup plus subtil (la disparition de l’enfant).
Okja de Bong Joon-ho
Malheureusement, ce film n’est pas (encore) sorti en salles… fable anti-capitaliste, attaque à peine cachée de Monsanto, tout est parodié : l’entreprise, le consommateur, les médias, les vegans engagés… tout sauf la souffrance. De grands acteurs (Tilda Swinton, Paul Dano) et une nouvelle venue (Ahn Seo-hyeon). Et enfin un bel hommage à Hayao Miyazaki.
Diamond Island de Davy Chou
Son premier long-métrage de fiction. Au Cambodge, certains adolescents essaient, ou plutôt rêvent, une autre vie. D’un côté, la transformation du pays, la transition vers le capitalisme, ainsi que l’existence sur Diamond Island d’un complexe immobilier ultra-moderne et luxueux, ou encore celle de l’Amérique, d’un autre, les conflits de la jeunesse et surtout leur temporalité très particulière. Une certaine façon de raconter le vide des ces années, avec beaucoup de respect pour ces acteurs et pour ces jeunes.
Blade runner 2049 de Denis Villeneuve
Un pari difficile. Faire une suite au film de Ridley Scott n’était pas forcément une bonne idée. Le film est très beau, les décors incroyables. C’est une suite cohérente qui refuse de tomber dans l’héroïsme ou le messianisme. Ce qui est particulier intéressant, c’est la réflexion sur les relations humain-machine, humain-virtualité.
Paterson de Jim Jarmusch
Hommage cinématographique à William Carlos Williams. Adam Driver, en chauffeur de bus très flegmatique, son regard posé, doux et intelligent sur la réalité et la quotidienneté.
Le jour d’après de Hong Sang-soo
Encore la Corée du sud. Comme d’habitude dans son cinéma, une histoire d’amour qui a l’air très banale mais qui se complexifie par la diversité des regards, par une communication qui semble laborieuse. De longs plans fixes, une très belle lumière, et ses zooms… uniques.
Get out de Jordan Peele
Premier film du réalisateur new-yorkais. L’Amérique raciste, vieux sujet, abordé avec beaucoup d’originalité, humour, horreur et même une dose d’une sorte de transhumanisme.
L’autre côté de l’espoir de Aki Kaurismäki
Histoire d’un réfugié syrien à Helsinki. Il croise sur son chemin toutes sortes de personnages, et son parcours semble suivre en parallèle celui d’un homme récemment séparé et qui cherche à se reconstruire. Deux tentatives de renaissance qui se croisent dans l’empathie.
The fits de Anna Rose Holmer
Entre la boxe et le drill, entre les garçons et les filles, entre la représentation, le mensonge et la transformation physique et psychique, Toni, 11 ans, cherche sa place.
Pourquoi aucun film français ? Il y en a eu de magnifiques, cette année …
Oui, il y a eu de très bons : Happy End, de Michael Haneke ; Grave, de Julia Docournau ; Braguino, de Clément Cogitore. Mais bon, c’était un top 10.
Aussi, je n’ai pas vu ni L’Amant d’un jour, de Philippe Garrel ni Barbara, de Mathieu Amalric.