S’il est un spectacle feel good tout public à ne pas rater en ce moment à Paris, c’est bien celui de STOMP. Le concept, créé il y a plus de 30 ans par deux Anglais, Luke Cresswell, percussionniste, et Steve McNicholas, musicien, connaît un succès qui perdure par-delà le temps et l’espace, des troupes jouant le spectacle un peu partout dans le monde. En France, il vous reste jusqu’au 16 juillet pour les applaudir en cadence à Bobino (Paris 14e), avant que la troupe ne parte en tournée en régions jusqu’à fin novembre – avant de revenir à Paris en fin d’année.
Jeudi 6 juillet, la salle était remplie de spectateurs et spectatrices de tous âges. Normal, quoi de plus universel et accessible que le rythme pur ? Car STOMP, c’est avant tout la jouissance produite par des sons du quotidien, agencés de façon à créer une musique non mélodique.
Pour ma part, c’est la première fois que je voyais le spectacle et j’ai été impressionnée par l’inventivité et la virtuosité des morceaux. Même si cela m’a évoqué un mélange de Tambours du Bronx et Tap Dogs (vus en 2014), le show n’en reste pas moins spectaculaire et réellement jubilatoire.
Sur scène, 8 athlètes du rythme (2 femmes, 6 hommes) utilisent tout ce qui leur tombe sous les mains et les pieds pour le transformer en instrument percussif. Durant 1h45, dans un décor industriel un peu daté 90’s, qui installe une ambiance « street », les tableaux plus délirants les uns que les autres s’enchaînent sans temps mort en solo, duo, trio ou groupe.
Bien sûr, il y aura des claquettes / tapdance (to stomp : marteler du pied) et des claquements de doigts (la base !), bien sûr, on tapera sur des bidons et des ustensiles de cuisine (le cliché !)… mais pas toujours ceux auxquels on pense ! Les objets de toute taille et toute matière volent et tournoient dans des ballets à faire perdre la tête, tout comme les artistes, excellents danseurs tout autant que musiciens précis, qui virevoltent avec une énergie à peine croyable. Le sol de Bobino tremble à plusieurs reprises !
Le plaisir tenant en grande partie à la découverte des objets improbables choisis pour nous mettre en transe, je ne les dévoilerai donc pas, mais sachez que les tableaux, très acrobatiques pour la plupart, font aussi la part belle à l’humour (un peu basique mais qui fonctionne sur tous les âges) et même à la poésie, lorsque le noir envahit la scène. Le public est également invité à participer de temps à autres et à la fin. L’humeur générale est très joyeuse et ludique.
La qualité d’un tel spectacle repose avant tout sur la parfaite exécution des « perfomers ». Celleux-ci sont vraiment renversant·e·s de synchronisation et, chose appréciable, ne sont pas forcément sculpté·e·s comme des statues grecques. Des corps de différentes couleurs et morphologies exécutent des figures incroyables et cette diversité rend le spectacle encore plus sympathique : chacun·e a son charisme, sa propre personnalité, là où les garçons de Tap Dogs, par exemple, étaient (en tout cas il y a 10 ans) tous taillés sur le même modèle : blanc, jeune et athlétique.
On ressort de STOMP à la fois revigoré et exténué, comme si on avait aussi passé sa soirée à sauter partout (mais parce qu’on a tapé fort des mains et des pieds dans sa tête !). On se dit que la base de la musique, ce n’est finalement pas tant les notes que le rythme. Même si l’émotion apportée par une mélodie manque un peu à mon goût (la rythmique pure pouvant avoir quelque chose de monotone malgré la variété proposée ici), et que le spectacle aurait pu être légèrement raccourci (on en prend plein les yeux et surtout les oreilles), c’est un vrai show familial, qui peut être une bonne porte d’entrée dans le monde de la musique et du spectacle vivant pour les plus jeunes spectateurs. Un succès universel et intemporel légitime, à voir au moins une fois dans sa vie. N’hésitez pas !
Pour en savoir plus :
- Bobino (Paris 14e) : 14 juillet : 20h | 15 juillet : 16h et 20h | 16 juillet : 14h et 17h puis en tournée en France
- Réservations sur Gérard Drouot Productions
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